- Pièce de Laurent GUTMANN crée en 2014, inspirée du manuel de politique Le Prince de Machiavel
- Joué par Les Dodus Dindons de 2016 à 2019
- Plus de 20 représentations
- 5 personnages : 3 femmes et 2 hommes
- Durée : 1h25
« Pour bien connaître la nature de son peuple, il faut être prince, et, pour bien connaître celle des princes, il faut être du peuple ».
Nicolas Machiavel
Distribution
avec de g. à d. : Myriam, stagiaire : Florence ROBERT, Nicolas Machiavel, formateur : Norbert BRUNET, Chantal, stagiaire : Charlotte SORET, Karine, assistante du formateur : Élisabeth Toutain, Max, stagiaire : Philippe TOUTAIN
Mise en scène, scénographie, animations vidéo : Philippe TOUTAIN
Quelques critiques de la pièce à sa création par l’auteur
On rit beaucoup…
Télérama
Ce qui n’empêche pas d’entendre la profondeur acerbe des observations de Machiavel distillés par le maître de cérémonie en costume. Théorie et pratique fusionnent dans un art du théâtre qui offre comme rarement de quoi réfléchir plus subtilement à la politique.
Faire théâtre de tout…
Journal La Terrasse
Laurent Gutmann transforme la fameuse leçon politique de Machiavel en une comédie intelligente et drôle.
Machiavel, ton univers impitoyable… «Le Prince» à l’heure de la téléréalité. Avec beaucoup d’humour, Laurent Gutmann met en scène un stage de formation aux préceptes du célèbre Florentin. Drôle et percutant.
Pierre Grosbois, Les Inrockuptibles
…La fin justifie les moyens, assène le machiavélien de base. La réalité est, bien sûr, autrement complexe, comme le démontre ce spectacle finement troussé…
Le Prince» en entreprise : formation machiavélienne continue…
Cédric Enjalbert, Philosophie magazine
Comment prendre le pouvoir et le conserver ? Laurent Gutmann s’empare de la question posée par Machiavel dans «Le Prince», qu’il adapte avec humour pour la scène et dans le monde contemporain de l’entreprise.
Spectacle inspiré, drôle et trépident, rappelant la contribution de Machiavel à la clarté politique…
Le rire du Prince régnant…
Karolina Markiewicz, Mouvement.net
Dans la salle, les rires se répondent. Et on s’amuse ensemble de toute cette cruauté que renferme le pouvoir ; mais, peu à peu, on parvient à saisir la nécessité de l’exercice politique. On ne peut s’empêcher de songer aux péripéties de nos hommes et femmes politiques, de leur émergence sur la scène publique jusqu’à leur chute…
Une pièce comique et didactique
Solène Lacroix – www.lenvoleeculturelle.fr
La réaction du peuple/public résonne avec la morale de Machiavel et donc prouve sa grande actualité… Les personnages s’offrent à des mises en situations délirantes qui finissent malgré tout toujours par prouver la doctrine énoncée. C’est peut-être le public qui, par le rire, fait son stage de pouvoir.
Résumé
LE PRINCE nous plonge dans un stage de formation aux préceptes de Machiavel.
Trois stagiaires, sous la direction du responsable du stage Nicolas M. et de son assistante, vont se prêter à des exercices afin de devenir Prince. Tous les coups sont permis pour obtenir la couronne. Une fois devenu Prince, le candidat est confronté à son peuple, c’est à dire au public qui ne se privera pas d’intervenir, sans compter les coups bas assénés par les autres stagiaires.
Que faire ? Au moindre faux pas, aussitôt sanctionné d’un coup de sifflet, il perd son titre. Nicolas, l’oeil sévère, critique l’exercice et distille ses conseils, tel que le ferait Machiavel.
L’auteur a transformé la fameuse leçon politique de Machiavel en une pièce de théâtre intelligente et drôle. Une sorte de jeu de rôle, «Devenir Prince pour les nuls», où l’on tire les rois au propre et au figuré, où l’on se fait la guerre à coup de pistolet-laser, tout en nous faisant entendre les textes de Machiavel, certes écrits il y a cinq cent ans, mais totalement compréhensibles, car d’une grande justesse et tellement actuels.
crédit photos Pierre Lafargue et Soi’Zic
Génèse du spectacle, une rencontre…
En avril 2015 nous étions venus assister à une représentation du Prince par la troupe professionnelle de Laurent Gutmann. La pièce tournait en France avec succès depuis quelques mois dans de grands théâtres. Nous avions été enthousiasmés par cette pièce à la fois drôle, impertinente et intelligente. Les mots de Machiavel, dits sur scène par un comédien afin d’illustrer les exercices de formation des stagiaires étaient d’une clarté, d’une acuité incroyable, tout cela grâce à la mise en situation.
Conquis et heureux de la soirée passée en compagnie de l’illustre florentin et des valeureux stagiaires, nous avons eu la chance de rencontrer Laurent Gutmann et de découvrir une personne d’une grande gentillesse et humilité. Quelle ne fût notre surprise lorsque lui faisant part de notre enthousiasme, il accepta qu’une troupe amateur, Les Dodus Dindons, monte et joue Le Prince !
Nous le remercions de tout coeur pour cette confiance accordée.
Mot de l’auteur
Le Prince est un texte vieux d’exactement cinq cent ans que tout le monde pense plus ou moins connaître mais qui est finalement assez peu lu. En le lisant aujourd’hui, on est frappé par sa force scandaleuse, force qui tient sans doute moins à ce qu’il dit qu’au fait même qu’il nous le dit. C’est un texte fondamentalement ambivalent : en même temps qu’il a pour objet l’éducation politique des princes, il porte à la connaissance du peuple l’art du gouvernement, et par là même fait prendre conscience à ce même peuple les opérations de domination dont il est l’objet.
Au coeur du texte de Machiavel, il y a donc la notion d’éducation politique. La situation que développe le spectacle est celle d’un stage de formation pour futurs princes. Face à deux formateurs, dont l’un est dépositaire de la parole de Machiavel, trois stagiaires sont confrontés à un certain nombre de mises en situations censées leur enseigner comment prendre le pouvoir et comment le garder. Ce qui ressort de ces jeux, c’est que le pouvoir est par nature instable, qu’on est toujours assuré de le perdre un jour.
Machiavel est habituellement considéré comme un cynique, théoricien d’un pouvoir qui n’aurait d’autre finalité que lui-même. J’espère que le spectacle donnera à entendre que sa parole est d’abord celle d’un homme qui a foi dans la force du politique, et que c’est au nom de la nécessité de l’action politique qu’il refuse catégoriquement toute forme d’idéalisme.
Laurent Gutmann
L’auteur
Laurent Gutmann est auteur, comédien, metteur en scène et directeur du Centre dramatique de Thionville-Lorraine. Comédien formé par Antoine Vitez, il a également obtenu une Maîtrise de Sciences Politiques et un DEA de philosophie. Avant de réaliser ses propres mises en scène, il a travaillé comme assistant de Jean-Pierre Vincent au Théâtre des Amandiers à Nanterre.
Depuis 1994, il a mis en scène des auteurs très divers comme Jacob Lenz, Jean Genet, Bertolt Brecht, Calderon de la Barca, Sophocle, Bernard-Marie Koltès, Ödön von Horvath, Georges Perec, Nathalie Sarraute et Jean Genet ainsi que ses propres textes.
Ses spectacles ont été joués dans de grandes salles en France et à l’étranger (Studio-Théâtre de Vitry-sur-Seine, Théâtre de la Tempête, Théâtre National de la Colline à Paris, Théâtre de Brétigny-sur-Orge, Suresnes, etc).
Machiavel
Nicolas Machiavel est un personnage paradoxal. Fonctionnaire de rang moyen au service de la République de Florence, il ne lui fut jamais confié de poste vraiment décisionnel, employé qu’il était à seconder des ambassadeurs de haut rang. Pourtant, de 1498 à 1512 il rencontra les plus grands souverains à travers toute l’Europe et fut employé constamment par la Seigneurie de Florence afin de régler les négociations les plus ardues.
Mis à l’écart après le retour des Médicis au pouvoir, suspecté à tort de comploter, torturé, oublié de tous, il n’aura de cesse de proposer ses services, en vain. «Le Prince», rédigé durant son exil à la campagne était pour lui un moyen de montrer son savoir-faire politique.
Auteur également des «Discours», véritable manuel de politique, de «L’Art de la guerre», inventeur de la milice armée, afin de remplacer les mercenaires, il ne fut reconnu de ses contemporains que par ses pièces de théâtre. «La Mandragore», pièce au ton rabelaisien, fut jouée à Rome et Venise, à la demande du pape Léon X, tandis que « Le Prince » était mis à l’index par la papauté, jusqu’en 1966 !
Son oeuvre est restée très longtemps déconsidérée, l’adjectif «machiavélique» employé de manière péjorative et les références à Machiavel trop souvent négatives, y compris dans l’oeuvre de Shakespeare («le sanglant Machiavel» dixit Gloucester dans «Le Roi Lear»).
Tout cela sans doute parce que Machiavel eut le tort de déclarer que tous les hommes sont méchants ! Les lois qu’il tira alors de ce constat, étaient qu’il fallait en user avec eux en tenant compte de leur nature profonde : pratiquer avec eux une cruauté mesurée et leur fournir les apparences qu’ils attendent.
Plus subversif encore, Machiavel émit l’idée que le christianisme avait étouffé les velléités du peuple à se révolter contre les tyrans, maintenus qu’ils étaient par la religion dans un état de dépendance vis-à-vis des puissants.
Ce n’est qu’à partir du 18ième siècle, que l’on trouve ses premiers défenseurs, dont Jean-Jacques Rousseau, et l’Encyclopédie de Diderot. Pour Rousseau, «Le Prince» et «Les Discours» sont des oeuvres républicaines. «En feignant de donner des leçons aux Rois, il en a donné de grandes aux peuples.» ou «… il n’a eu jusqu’à présent que des lecteurs superficiels ou corrompus…» (Le Contrat social).
Il sera suivi du philosophe Hume, des pères fondateurs de la République des États-Unis comme John Adams qui clameront leur dette vis-à-vis de Machiavel et jusqu’à Karl Marx qui le lisait tout en rédigeant son «Manifeste du parti Communiste» !
«Le Prince», manuel politique pour prendre et garder le pouvoir, tel un tyran, ou pour instruire le peuple sur leurs dirigeants ? A vous de décider, au-delà des préjugés…
Ph.Toutain
Précédentes représentations
Plus de vingt représentations dans des communes et festivals nationaux entre2016 et 2019 :
- Coups de Théâtre à l’Opéra de Massy organisées par la FNCTA Île-de-France,
- Théâtrales de la Brie Nangissienne à Quiers (77),
- Fête du Théâtre à l’Orée de la Brie à Brie-Comte-Robert (77),
- Comédia Théâtre – Lagny-sur-Marne (77)
- Festival Théâtre à Suivre à Breuillet (91),
- Festival du Pays de Bière (Hérisson 77) à Arbonne (77),
- Festival de Théâtre d’Igny (91),
- Festival Nuits Off – Fréjus (83),
- Festival Made in Coeur Essonne, Théâte de l’Arlequin à Morsang-sur-Orge (91),
- MJC Rabelais – Savigny-sur-Orge (91),
- Communes de Ballainvilliers (91), Boutigny-sur-Essonne (91), Étréchy (91), Évry (91), Longpont-sur-Orge (91), Saintry-sur-Seine (91), Centre Culturel Baschet – Saint-Michel-sur-Orge (91), Villemoisson-sur-Orge (91), Villiers-sur-Orge (91).
Prochaines représentations
- La pièce n’est plus jouée.
Vidéo : extraits
Vidéo d’extraits (3 minutes 30)